« ARTHUR RIMBAUD PHOTOGRAPHE », le livre

Une des feuilles du livre, tout juste imprimée.
Une des feuilles du livre, tout juste imprimée.
© H. FONTAINE.

« ARTHUR RIMBAUD PHOTOGRAPHE ».

Texte de Hugues FONTAINE.

216 pages. 149 photographies, cartes et illustrations dont un grand nombre d’inédits. 190 x 245 mm à la française, relié, couverture carton, dos rond. 35 €. Publié avec le soutien du Centre National du Livre.

À paraître prochainement aux éditions TEXTUEL.

Le 6 mai 1883, Arthur Rimbaud envoie à sa mère et à sa sœur Isabelle trois portraits « de moi-même par moi-même ». Mal lavées, ces épreuves blanchissent et son visage y est à peine lisible. Pourtant d’autres photographies qu’il vient de faire, de son adjoint le Grec Sotiro, d’un fabricant de sacs, sont de bonnes images. Que disent ces trois ratés ? Rimbaud se dissimule-t-il dans le paysage ? Pourquoi s’est-il fait photographe ? Quel était son projet à Harar ? Avec quel matériel a-t-il travaillé ? Combien a-t-il fait de photographies ?

Explorant cet aspect peu connu de la vie du poète devenu explorateur et négociant entre l’Arabie et l’Afrique, Hugues Fontaine, lui-même photographe, bon connaisseur du Yémen et de l’Afrique orientale, nous raconte l’expérience photographique de Rimbaud en Abyssinie (Éthiopie). Ce faisant, il nous offre une iconographie abondante, soigneusement composée et en grande partie inédite, augmentée de trois photographies qu’il vient de découvrir à Vienne, attribuées à Arthur Rimbaud en 1892 par l’explorateur autrichien Philipp Paulitschke, lequel s’était rendu dans la Corne de l’Afrique en février 1885.

Ankober – Entotto – Harar par les Itous

Le 1er mai 1887, Arthur Rimbaud, accompagné de l’explorateur Jules Borelli, se rend à Harar après avoir livré à Ménélik II, roi du Choa, province d’Ethiopie, la caravane d’armes qu’il a montée seul depuis les rivages de la mer Rouge, par un voyage difficile qui a duré plus de quatre mois (d’octobre 1886 à février 1887).

Les explorateurs européens ne pratiquaient pas cet itinéraire. C’est le roi Ménélik qui l’emprunte avec son armée au retour de la bataille de Chalenko remportée sur l’émir Abdullahi, maître vaincu de Harar, le 6 janvier 1887. Rimbaud décide de le prendre à son tour, dans l’autre sens.

Il chemine vingt jours. Il donnera à son ancien employeur, Alfred Bardey, des détails sur cette route nouvelle, qui ouvre des perpectives intéressantes pour le commerce. Il en rendra compte aussi dans sa « Lettre au directeur du Bosphore égyptien », publiée en août 1887.

Tout nous porte à croire que Rimbaud y fait des photographies. Nous dirons pourquoi et en présenterons trois, inédites, au musée Rimbaud à partir du 18 mai.

Carte de l’itinéraire suivi par Borelli et Rimbaud d’Entotto à Harar par le pays des Itous-Gallas. Éthiopie méridionale, 1890.