Au printemps 1876, à Vienne, Arthur Rimbaud est détroussé par un conducteur de fiacre. Son séjour est écourté. Il est reconduit à la frontière. Juin 2023, le voilà exposé, poète vagabond qui se fit un temps photographe, dans le salon des archiducs de l’ambassade de France, autour du globe Mitterand.
Y sont présentées trois photographies que le géographe ethnographe Philipp Paulitschke lui attribue dans le registre qui inventorie soigneusement le don qu’il fit en 1892 au musée d’histoire naturelle de la ville. Le document liste les objets rapportés de son voyage en 1885 en Éthiopie ainsi que 220 photographies qui composent, écrit-il, « la plus grande collection existante de photographies originales sur l’Afrique orientale ».
Cheminant en mai 1887 avec le voyageur français Jules Borelli, lui-même équipé d’une chambre photographique et de films pelliculaires (un papier sur lequel est déposé une fine couche de gélatine dans laquelle a été coulée une émulsion de gélatino-bromure d’argent), Rimbaud aurait-il fait ces trois images – ce qu’aurait appris Paulitschke ? Les aurait-il obtenues auprès de Taurin Cahagne après que Rimbaud avait quitté Harar ? Les tenait-il de ses échanges avec le Grec Sotiro ?
Il m’est impossible de donner aujourd’hui une réponse à ces questions. L’enquête reste ouverte. Ces trois épreuves sont aujourd’hui conservées au WeltMuseum.
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